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الإسلام والعصر/New Epoch Islam
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الإسلام والعصر/New Epoch Islam
15 février 2009

État islamique ou état laïc ?

État islamique ou état laïc ? Les dessous d’un faux problème

Décidément, ma nouvelle trouvaille dans l’épidémiologie intellectuelle, à part le S.R.A (1), la Déficience du Parallélisme Mental (D.P.M) qui fait qu’un islamiste aussi bien qu’un laïc regardent dans le soleil pour en être éblouis au lieu de regarder les zones (de la vie) éclairées par l’astre pour en être illuminés (2) semble encore faire des siens ; cette fois dans les hautes sphères de l’organisation de la vie : l'Etat .

Notre « mental collectif » semble, en effet, tirer vers le haut, trop vers le haut, toujours vers le haut et jamais vers le bas. Ce qui n’est pas normal, puisque notre vie est constituée essentiellement de dualités telles que le blanc et le noir, la droite et la gauche, le grand et le petit, le chaud et le froid, le juste et le faux ; en bref, la vie et la mort.

Comment se fait-il qu’un certain état d’esprit qui règne encore dans l’arène politico-idéologique d’Arabislamia s’obstine-t-il à toujours faire croire que c’est l’Etat qui est toujours responsable de nos malheurs ? Comment se fait-il que cet insaisissable intellect persiste dans l’impunité, sans jamais tenter de tirer vers le bas, là où naissent et apparaissent les petits actes de la vie, là où des idées peuvent en naitre et d’autres disparaissent ?

Un problème de gouvernés et non pas de gouverneur

Me targuant déjà d’être un laïc musulman ou un musulman laïc, c'est-à-dire étant déjà le produit de mon idée d’un Musulman Essentiel (celui de juste milieu : Muslim Wassat), je ne vois nullement pourquoi je ne dois pas me féliciter d’avoir à ma disposition toutes ces merveilleuses structures que l’état de mon pays avait mis en place et qu’il consolide bon an mal an, jour après jour parfois, pour permettre à ces actes et idées de la couche rez-de-chaussée de l’édifice social de circuler du bas vers le haut, en passant par les canaux de la société civile :

- Je ne permettrais pas à l’état de m’obliger à faire la prière bien qu’il arrive que j’en fasse deux fois autant qu’il est prescrit ; ni à faire le jeûne du Ramadan. Je ne lui permettrais pas non plus de restreindre ma liberté de l’exercice de ces cultes et d’autres.

- Ce serait « rigolo » que les institutions de l’état puissent ordonner à ma sœur de se plier à quelque loi stipulant que son mari en épouse une autre, à moins que toutes les femmes du pays en décident ainsi.

- Ce serait du Camus si l’état ordonnait un jour aux femmes de ne sortir dans la rue et dans les lieux publics que voilées, ou de devoir abandonner leur poste de travail aux hommes. Ce serait du Abou Lahab (3) que le pouvoir exécutif interdise aux femmes le port du voile là où elles peuvent se trouver.

- Aucune loi ne pourrait m’interdire de me procurer ni de consommer des boissons alcoolisées si ce la me tentait. Par contre, la législation en vigueur devrait me permettre, à travers le réseau associatif ou autre, de défendre mon attitude de citoyen anti-alcool si c’était mon cas et si j’en éprouvais le besoin et en avais le désir.

- Ainsi nous aurions, comme toujours d’ailleurs, des musulmans qui font l’illicite (« haram ») et d’autres qui n’en font pas ; d’aucuns qui boivent et d’autres qui ne le font pas, d’aucuns qui ne participent pas aux jeux d’argent mais qui boivent, et d’autres qui ne boivent pas mais qui participent aux jeux de hasard etc. Autrement dit, il y aurait toujours ceux qui font ceci de haram et pas cela de haram, et vice versa, et qui font ceci de halal et cela de halal , et pas assez de ce halal ou peut-être trop de ce même licite…

L’important dans tous cela c’est que dans tous les cas de figure, le musulman ne serait pas contraint d’attendre l’avènement d’un état islamique pour arrêter de boire, de dilapider l’argent des orphelins ou de forniquer. Il arrêterait de faire l’illicite à cause d’une conviction dans son for intérieur. Il récidiverait à cause d’une autre, mais pas dans un attentisme tenant lieu d’un prétexte à prendre le (feu) rouge pour le vert, la fille de joie pour une seconde, troisième et/ou quatrième épouse…

De le sorte, on aurait gagné des acquis que seule l’Unicité(« tawhid ») nous aurait permis de réaliser, par les sens et par l’esprit : la transparence, la droiture, le mouvement rectiligne, le « sans détour » , le « sans ambages », le sincère, le réel, le palpable, le véridique, le vrai.

L’Etat, ainsi irrigué par mon, ton, son, votre, leur, notre droiture serait-il vraiment appelé islamique ou laïc ?!

La Foi n’est pas « représentable »

La droiture se développe depuis la Foi. Et cette foi, la tienne, la sienne, la vôtre, la leur et la nôtre : l’adoration de Dieu, la commanderie du bien, la charité et tout ce qui est acte de rapprochement métaphasique tel la prière, « dou’a » ou tout ce qui est acte physique émanant d’un désir métaphysique ou visant à en assouvir un, étant une valeur métaphysique sûre alimentant âme et raison, étant une précieuse entité non convertible en discours descriptif/politique… ; étant ce qu’elle est , ni l’Etat, ni le gouvernement ni la société civile , ni un clergé, ni un cheikh ne pourraient jamais s’ériger entre Dieu et moi, toi, lui ,elle, vous, ils ou elles, nous, pour l’assumer, la développer, la renouveler, la vivifier..Sa maintenance ainsi que sa fonctionnalité ne sont pas tributaires d’un « état spécialisé », en l’occurrence un état islamique, mais plutôt d’un état issu d’un peuple éduqué selon les normes d’une certaine cohérence, qui à son tour soit basée sur une certaine philosophie(4).Un état tout court.

L’Etat, dans cette dimension, est et a toujours été séparé de la Religion. Ou disons que c’est là qu’il devrait rester séparé d’elle. Ce serait un état laïc dans la mesure où ce qui est désirable (une idée, une proposition) par un citoyen croyant n’est représentable, au niveau de la société civile, celui du parlement ou celui du gouvernement, que dans sa face apparente : celle palpable, instrumentalement fonctionnelle. Par contre la Foi, étant la face souterraine de l’acte à traduire en loi, en décision ou en acte, ne pourrait pas être représentée en tant que telle, mais uniquement en tant que paramètre inhérent à la personnalité du citoyen croyant, lequel citoyen serait la seule partie habilitée à en traduire les bienfaits en désirs, aspirations et suggestions concrètes pouvant, dans ce cas-là, être alignés sur l’instrumental et l’empirique.

Somme toute, l’Etat sous toutes ses coutures n’est qu’un édifice attendant d’être sous-tendu par un soubassement fortifié, dont les matériaux ne sont pas toujours donnés, ni octroyés par l’état lui-même. Ce sont des matériaux qu’on devrait acquérir au prix de sacrifice et d’abnégation, et non sans conviction : celle en une philosophie du musulman au libre-arbitre en matière de Foi et d’usage de la foi.

Mohamed Hammar

Le 14 février 2009

(1)Voir « Inculture de dialogue et d’apprentissage, quand tu occultes les maux d’Arabislamia » sur http://middleeasttransparent.com

(2) Voir « La Capsule : correcteur du parallélisme mental » sur notre blog (note No 4)

(3) Figure coranique du fauteur de trouble.

(4) Nous proposons aujourd’hui celle du Musulman Essentiel ou de l’ « existentialisme essentiel ». Voir notre étude « Le Patient d’Arabislamia » et autres articles sur ce blog.

 

 

 

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