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الإسلام والعصر/New Epoch Islam
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1 janvier 2009

Ce qu'il faut aux musulmans par-delà le politique

Ce qu’il faut aux musulmans par-delà le politique

Depuis l’annonce, en 1991, par Francis Fukoyama, de la « fin de l’histoire » et de son produit logique,  la « mort du politique », le monde arabo-musulman a été confronté à un véritable traumatisme psychologique.

D’abord, l’invasion du Koweit par l’Irak et l’intervention militaire internationale dirigée par les Etats-Unis (qui coïncide avec l’apparition des théories de Fukoyama), puis vint l’évènement du 11 septembre, qui fit l’effet d’un véritable cataclysme idéologique dans la communauté européenne, par trop influencée par les Etats-Unis. Ce cataclysme se solda par la décision d’attaquer et d’occuper l’Afghanistan puis de procéder similairement avec l’Irak en 2003.

Entre temps, des pays comme le Pakistan, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et le Maghreb se sont  investis dans une tentative d’insuffler du sang démocratique dans les veines taries d’un corps maladif, en vue soit de débloquer des situations intérieures délicates, soit de faire face au fondamentalisme islamique.

Cependant, sait-on vraiment si ces pays ont vraiment réussi leur démocratisation ? Le fanatisme s’est-il estompé ? En fait, nos peuples ont-ils appris à se servir de la démocratie ?

La réponse est non. Et un regard furtif sur la manière dont les musulmans se comportent dans leur vécu quotidien éclairera plus d’un optimiste sur la situation socio-comportementale chaotique dans laquelle nous nous trouvons désormais coincés…
Les modèles culturels que véhicule et nourrit une religiosité vétuste sont envisagés dans leur intégralité. Or ils sont entachés d’un aspect ni clairement laïc / séculier, ni carrément matérialiste, ni franchement libéral, ni sincèrement moderniste ; si bien que l’analyste ne parvient pas à déceler une dominante qui soit porteuse de signes prometteurs en termes de développement du comportement, et parallèlement, en termes d’inculturation en vue d’un ancrage de la modernité.

Il est vraisemblable que cette situation est inhérente à des incohérences religieuses séculaires dont les origines remontent au XIIIe siècle lorsque fut clos, dit-on, le « portail de l’Ijtihad » (herméneutique), ou du moins elle y est associée d’une manière ou d’une autre…
Et c’est justement à ce niveau-là que le musulman quelque peu enthousiaste politiquement pourrait facilement être induit en erreur. C’est que cette image peu reluisante de cultures - et pas encore de politiques - intégristes, voile un certain manquement aux responsabilités religieuses.

Ce qui fait que le musulman enthousiaste et avide de changement, étant généralement désarmé parce que ne possédant pas le bon antidote, se jette corps et âme, bec et ongles sur l’alternative purement religieuse. Il ne se fie plus qu’au prêche pour tenter de remédier à la situation.

C’est ainsi, sans doute, que s’est créé l’islamisme tout court, ensuite les islamismes de toutes les couleurs.
Etant donné que le mal initial réside en une distribution inéquitable du capital foi/croyance dans le tissu dogmatique de  la « société » musulmane, en l’absence totale de suivi rigoureux de la paire pensée/expérience musulmane, faute de quoi  il en est résulté une absence de tout déploiement de l’intelligence, l’ultime tableau pathologique relève de la plus compliquée des médecines : un surplus de la foi/croyance qui, d’ailleurs, s’est cristallisé en une excroissance au niveau de la conscience musulmane collective, celle-là même, semble-t-il, qui s’est explosée dramatiquement dans les cieux de New York,  un certain 11 septembre 2001 !

Ce qu’en définitive aucune réforme (si réforme il y avait) ne pourrait prévenir, c’est le fait d’empêcher les islamistes d’en rajouter à la foi, de remédier à l’overdose par l’overdose : une homéopathie du dogme ayant conduit inéluctablement à la formation de l’« excroissance explosive » du 11 septembre !

Et c’est comme si l’Occident hégémonique, en l’occurrence les États-Unis, s’était rendu compte de l’étiologie de la maladie, croyant bon de procéder à une sorte d’ablation (la « guerre sur la terreur »). Or, le destin des peuples ne se réduit pas à une ablation, encore moins à une décapitation…( !)

De toutes les manières, une fois la tumeur éclatée, toute thérapeutique de ce genre demeure incongrue, voire nocive, aussi bien pour le patient que pour le préposé aux soins, surtout quand on sait que l’éclatement, comme tout éclatement d’ailleurs, ne s’est pas produit sans engendrer des complications de premier ordre.

Du moins, en ce qui concerne la société musulmane (le patient), la plus urgente des automédications serait d’instaurer, au sein du tissu socio-culturel, à trente-six mille lieues en-dessous de la strate du politique, une culture de drainage (et non pas de séchage…) du capital croyance,  telle qu’elle puisse favoriser une redistribution équitable dudit capital pour que soit entamée la construction d’une pensée/expérience  sur la base d’un croisement entre la foi et la réalité quotidienne. En fait, une forme endogène d’existence en tant que musulman, que l’on pourrait appeler la Culture médiane.

Mohamed Hammar

Article publié sur www.leflambeau.com le 28 septembre 2008

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