Absence fatale..
Absence Fatale d’un Protocole de l’Erreur
Je ne défends
aucune de ces théories que Ridha Kéfi («Autrement dit : Lourd héritage de
Bush» (L’Expression n°48 du 19 au 25 septembre 2008) a magistralement passées
en revue, mais je voudrais dire une chose à propos de ce penchant incrusté,
semble-il, dans la culture arabe, qui a, à mon sens, fortement contribué à
induire les Etats-Unis en erreur, du moins en ce qui concerne l’histoire des
armes de destruction massive (ADM). Je ne défends personne, mais je pense qu’en tant
qu’Arabo-musulman ayant souffert des suites dramatiques de cette histoire, il
est de mon devoir de hisser le débat, de le rapprocher davantage de nos
besoins de changement intellectuel (si je puis dire). Je ne défends pas les USA quand je dis que l’ancien
régime (déchu ) d’Irak avait fait ceci de très grave : il avait longtemps
fait croire aux Etats Unis et à ses alliés stratégiques qu’il possédait ce
que, en réalité, il ne possédait pas : les ADM. Les Etats-Unis savaient sans aucun doute que l’Irak
ne possédait pas un seul gramme d’ADM; et ce n’est pas moi qui le dis. Mais
ce qui les aurait encouragés à aller de l’avant dans leur plan d’occupation
de ce pays frère (hormis les raisons d’ordre stratégique, expansionniste,
hégémonique et autres), c’est certainement cette obstination du côté du
régime irakien de l’époque à vouloir défier un «vieux loup» avec un procédé
de pensée incongru : les Occidentaux étant des gens très directs, voire
crédules (et c’est un compliment!), on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils
vous démentent quand c’est vous (l’Irak en l’occurrence ) qui insistez, qui
annoncez à corps et à cris que vous êtes en possession d’ADM. Ils ne savent pas mentir. Donc ils ne savent pas
démentir un mensonge lorsque celui-ci est enveloppé ne serait-ce que d’un
brin, d’un cocon de véracité. Somme toute, mon message est le suivant: les
Etats-Unis ont agressé l’Irak, et avant lui l’Afghanistan, et je ne sais trop
qui d’autre ils agresseront à l’avenir, en (grande) partie à cause
d’une certaine culture inhérente à l’héritage socio- comportemental (délabré
et vétuste) des Arabes et Musulmans, une culture qui fait que nous avons
peur, notamment (et pour le cas de la prédisposition non voulue de l’Irak à
se faire coloniser) de l’ERREUR! On n’a, tout simplement, pas de protocole de
l’erreur dans notre culture actuelle. Comment voulez-vous qu’on ne permette
pas à l’Autre (les Etats-Unis, par exemple) de nous corriger, quand une culture
d’autocorrection nous fait défaut ?! Mohamed Hammar Article paru dans L’Expression (revue tunisienne) No
51 du 10 au 16 octobre 2008 ; page 57 |